Les sénateurs devant le fait accompli : le vote à main levée | Nor Info

Les sénateurs devant le fait accompli : le vote à main levée

jeu, 01/06/2017 - 02:26

En mars dernier, les fameux sénateurs ont voté en majorité contre des amendements constitutionnels avancés par les pouvoirs publics. Il s’agit de la dissolution de la chambre haute qu’ils habitent, le changement du drapeau et de l’hymne national et la création de conseils régionaux. Ce vote était secret, ce qui a permis aux sénateurs de dire « non » sans reconnaitre ceux qui ont voté contre ces amendements. Pourtant, cela n’a pas servi à grand-chose car le pouvoir a persisté et signé en avançant l’article 38 qui permet, selon certains juristes, au président de la République de demander l’avis du peuple par le biais d’un référendum prévu le 15 juillet prochain. D’ailleurs le conseil extraordinaire des ministres du lundi 29 mai vient d’appeler le collège électoral pour ce vote dont la campagne est ouverte entre le 6 juin et le 14 juillet. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont prévu pour cette campagne afin d’amener les populations à voter « oui » pour ces amendements près de 6 milliards d’ouguiyas. Ce montant doit être programmé dans le budget de 2017 et le pouvoir est en train d’avancer le projet de loi qui concerne le financement du référendum. Ce projet de loi de financement des amendements après avoir passé à la chambre basse doit être voté par les sénateurs, qui l’avaient déjà rejeté, cette fois-ci à main levée. On s’attend à ce que ce vote mette en relief les noms de ceux de la majorité qui ont voté contre les amendements tant décriés par l’opposition dite radicale et un certain nombre de sénateurs de la majorité. Ceux-ci trouvent que ce vote va les mettre dans une position difficile car ils ne voulaient pas montrer leur opposition au pouvoir auquel ils sont affiliés. Les sénateurs souhaitent ne pas atteindre ce stade très insolite mais croient que le pouvoir pourrait toujours revoir sa position en mettant aux calendes grecques ce projet de référendum qu’une partie des sénateurs cherche par toutes les voix réglementaires à rejeter quitte à interpeller le conseil constitutionnel.