Elections 2019 : Quelles cartes joue le pouvoir ? Le président Aziz sera-t-il candidat? | Nor Info

Elections 2019 : Quelles cartes joue le pouvoir ? Le président Aziz sera-t-il candidat?

jeu, 08/02/2018 - 21:06

A quelques mois des législatives et des municipales, et près d’une année de la présidentielle, le moins que l’on puisse est que du coté du pouvoir on se hâte dans la préparation. En témoigne la désignation d’une commission de redynamisation de l’UPR, présidée par l’actuel ministre de la Défense, Diallo Mamadou Bathia. De fortes dissensions et rivalités internes qui en partie plombent les activités de ce mastodonte qui a du pain sur la planche. A cela s’ajoute le casse tête que pose la constitution qui n’autorise plus l’actuel Président à se présenter en 2019. Faut-il alors faire sauter le verrou de cette constitution pour permettre à Ould Abdel Aziz de se représenter ? Ou bien encore faut-il chercher un candidat de substitution? Lequel dans ce cas ? C’est suite à une rencontre entre le président Aziz et le président du parti, Sidi Mohamed O. Maham, qu’une commission destinée à donner un nouveau souffle à l’UPR a été désignée. Une commission qui sera chargée de proposer une approche pour redynamiser le parti et pour entreprendre des opérations d’adhésion qui seront suivies par la mise en place de plusieurs structures. Les observateurs sont majoritairement d’avis que l’UPR a toujours, à ce jour, constitué une véritable machine électorale pour son fondateur. Et ce n’est pas la dernière consultation électorale (référendum) qui va le démentir. Le parti qui avait clairement montré ses forces, était l’un des principaux responsables de sa réussite. Cependant il ya quelques couacs dont des sénateurs issus de ce même parti qui rejetaient les amendements constitutionnels proposés et créaient une crise sans précédent au sein du pouvoir. Mais encore les rivalités entre d’une part l’ex Premier Ministre Ould Mohamed Laghdaf et l’actuel chef du gouvernement Ould Hadémine avaient crée des ondes de choc qui auraient pu conduire à une implosion de ce parti. La perte par Ould Mohamed Laghdaf de son poste de Ministre Secrétaire Général de la Présidence était alors perçu par certains comme victoire de Ould Hadémine. Au lieu de s’estomper, cette rivalité se déplaçait d’un pion, le Président de l’UPR Ould Maham remplaçant l’ex Premier Ministre dans cette arène chaude bouillante de la pure politique politicienne. Ainsi depuis lors Ould Maham et Ould Hademine s’affrontent pour garder une forte influence au près du Président. La composition de la commission de redynamisation faisant la part belle au gouvernement avec pas moins de 5 ministres et aucun cadre du parti est perçu par certains comme un désaveu fait à Ould Maham. Seulement, le Premier Ministre est lui-même exclu de cette commission ou siège pourtant les grosses pointures de son Gouvernement tels que Ould Djaye (ministre de l’Economie et des Finances) mais aussi le directeur de cabinet du Président et le très influent et craint, Cheikh Ould Baya, maire de Zouérate. Une fois encore le Président semble plus compter sur les membres de son gouvernement que sur les cadres de l’UPR pour se lancer à l’assaut des différentes échéances électorales à venir. L’on se souvient que le président de la république avait confié aux membres du gouvernement et non pas au parti, la supervision de la campagne pour les amendements constitutionnels. Et l’on avait vu alors les résultats obtenus. Pourquoi alors le rejet de l’UPR, se demandent certains? La méfiance du Président face à l’UPR n’est pas nouvelle alors, sachant lui-même que ce parti est un ramassis de flagorneurs professionnels, laudateurs invétérés ayant accompagné tous les pouvoirs, affairistes, courtisans…Des individus aussi versatiles que le vent, uniquement mus par des intérêts personnels. Alors le Président sort la grande artillerie pour préparer 2018 et surtout la présidentielle de 2019. Tout porte à croire que malgré ses nombreux démentis qu’il sera candidat. Pour de nombreux observateurs, il ne fait l’ombre d’aucun doute que Ould Abdel Aziz sera candidat. Cela s’expliquerait d’abord que l’on voit mal cet homme se ranger paisiblement dans son Inchiri natal, savourer une retraite, aussi dorée soit-elle. Lui-même avait dit au cours d’une conférence de presse qu’il ferait encore de la politique, une fois la Présidence quittée ! Ce serait alors pour revenir au pouvoir car c’est l’ultime objectif de tout politicien. Mais quitter le pouvoir pour y revenir est un risque. L’ex Président du CMJD, feu colonel Ely Ould Mohamed Vall en avait fait les frais en permettant une transition démocratique 2007. Il ne réussira plus à revenir au pouvoir et obtint même un humiliant score lors de la présidentielle de 2009. Ould Abdel Aziz prendrait-il ce risque ? En tout cas, tout porte à croire le contraire et ce n’est plus un secret de polichinelle que Ould Abdel Aziz sera présent en 2019 pour défendre les couleurs du pouvoir. Au cas où, il ne serait pas là (personne n’y croit) quelques noms sont avancés. Tantôt on évoque le nom de Ould Ghazouani qui parait-il ne serait pas intéressé par le poste. Egalement l’actuel maire de Zouérat, l’influent colonel Cheikh Ould Baya est cité. Il aurait l’avantage d’être un très proche de Ould Abdel Aziz et serait éventuellement prêt à rendre l’échelle à quelqu’un dont il est redevable de sa fulgurante ascension. Officier à la retraite, il aurait plus facilement le quitus de l’armée. L’ex Premier Ministre, Ould Mohamed Laghdaf serait, dit-on, en réserve depuis son départ de l’administration présidentielle. Reste que cet homme vu ses antagonismes avec l’actuel chef de Gouvernement ne ferait pas l’unanimité au sein de la classe politique mais aussi n’aurait l’aval de nombreux hauts gradés dont le craint Ould Ghazouani. D’autres noms sont encore évoqués, l’actuel chef de Gouvernement Ould Hademine ou l’ancien ministre et ex-président de l’UPR, Ould Mohamed Lemine. En tout de cause l’ombre de Aziz pèse outrageusement sur cette élection et les supposés candidats de substitution du pouvoir ne font pas le poids devant lui. Une interrogation et pas la moindre : la constitution sera-t-elle encore amendée pour lever le verrou des mandats ? Alors Wait and See