Lancement de la campagne présidentielle du 22 juin : les dés sont jetés | Nor Info

Lancement de la campagne présidentielle du 22 juin : les dés sont jetés

sam, 08/06/2019 - 13:03

Comme prévu, la campagne pour la présidentielle du 22 juin 2019 a commencé dans la soirée du 6 au 7 juin à 00 heures. Deux candidats (Ould Ghazouani et Kane Hamidou Baba) ont finalement choisi de la lancer de l’intérieur du pays. Le premier de Nouadhibou et le second de la ville de Boghé. Les quatre autres postulants (Ould Mouloud, Ould Boubacar, Ould Wavi et Ould Abeid) à la magistrature suprême se sont résolus à commencer par Nouakchott. Tous ont profité de l’occasion pour prononcer des discours appelant les électeurs à voter en leur faveur sur la base d’un programme électoral qui prendrait en compte toutes leurs préoccupations. Depuis Nouadhibou, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani a promis monts et merveilles aux Mauritaniens non sans faire au passage le panégyrique de son frère d’armes et ami de plus de quatre décennies le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz. Celui-ci venu en secours a pris la parole pour exhorter les citoyens à voter en faveur de Ghazouani afin de barrer la route aux fauteurs de troubles, aux haineux et aux promoteurs de la division, selon lui. La tonalité des propos n’est pas passée inaperçue puisque même à quelques jours de la sortie, Ould Abdel Aziz continue néanmoins de déclarer qu’il n’acceptera jamais de céder le pouvoir à ceux qu’ils considèrent comme des aventuriers et qu’aucun retour en arrière ne sera permis allant même jusqu’à déclarer catégoriquement que Ould Ghazouani sera élu au premier tour. Une assurance sur fond de menace à un probable quelque chose si jamais il arriverait que le ‘’vent souffle par ce que ne souhaitent pas les bateaux’’. De son côté, Sidi Mohamed Ould Boubacar après avoir dressé un tableau particulièrement sombre de la situation générale du pays durant les deux décennies de la gestion de Mohamed Ould Abdel Aziz, a promis de tout mettre en œuvre pour essayer de redresser la barre à travers la revalorisation des secteurs sociaux de l’éducation et de la santé, une plus grande équité dans l’accès et le partage des ressources nationales, la promotion de la justice sociale et l’instauration de la discrimination positive en faveur des couches vulnérables qui ont historiquement souffert des injustices sociales entre autres promesses électorales qui n’engagent que ceux qui y croient. En outre, à Néma, le candidat Ould Boubacar qui fait sa deuxième sortie a sommé le président Aziz de rester neutre par rapport à ces élections où dit-il il n’est pas concerné. Sa sortie à Nouadhibou pour appuyer Ould GAzouany est pour lui insolite et ne doit plus se répéter. Au niveau de la place de la foire, Birame Ould Dah a galvanisé ses fans venus au lancement de sa campagne d’une part par un sévère réquisitoire contre le pouvoir et son candidat et d’autre part par sa ferme volonté s’il est élu comme président de la république au soir du 22 juin 2019 de s’engager dans les chantiers de reconstruction d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même au sein de laquelle tous les mauritaniens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. De son côté, Mohamed Ould Mouloud a déclaré dans son discours qu’il procédera dés son élection à la dissolution de l’Assemblée nationale pour permettre aux Mauritaniens d’élire leurs représentants en toute transparence. Dans son programme, Ould Mouloud déclare que les nominations à toutes les responsabilités nationales seront soumises au visa et à la validation de ces députés du peuple. Il promet aussi d’entreprendre des reformes en profondeur visant à redresser le pays qui souffre de la mal gouvernance des militaires depuis plus de quarante ans. Les deux autres candidats, Ould Wavi et Kane Hamidou Baba ont eux aussi développé des discours de campagne pleins d’espoirs et de promesses de faire passer le pays le cap de la mauvaise gestion, de la corruption, du clientélisme, de la déliquescence des secteurs sociaux et de l’insécurité à celui de la promotion des droits de l’homme, de la justice et de la prospérité de toutes ses communautés dans une cohésion sociale qui permet une cohabitation pacifique. Il faut noter que les six candidats en lice vont sillonner le pays jusqu’à la fin de la campagne le 20 juin, soit deux jours avant le premier tour du scrutin. Les électeurs auront sûrement un débat télévisé entre les candidats ou deux d’entre eux au premier sinon au deuxième tour s’il a lieu prévu le 6 juillet. Signalons enfin que les électeurs mauritaniens ont le choix entre le candidat du système Mohamed ould Chekh Mohamed Ahmed ould Gazwani et d’autres personnalités du microcosme politique et économique telles que Sidi Mohamed Ould Boubacar, ancien chef de gouvernement de transition (2005-2007), soutenu par une coalition comprenant le parti islamiste Tewassoul, principale force d’opposition, et par l’homme d’affaires franco-mauritanien en exil Mohamed Ould Bouamatou, considéré comme le plus crédible des adversaires de M. Ould Ghazouani. Ou encore le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid, arrivé en deuxième position avec seulement quelque 9% des voix lors de la présidentielle de 2014, boycottée par les principaux partis d’opposition. Cela sans oublier Mohamed Ould Maouloud, chef du parti de l’Union des forces du progrès (UFP, gauche) soutenu par le RFD d’Ahmed ould Daddah, Baba Hamidou Kane, journaliste et candidat malheureux à la présidentielle de 2009 (moins de 2%), ainsi que Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi, expert financier et haut fonctionnaire au Trésor mauritanien.

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