A Nouadhibou, des Ong locales s’insurgent contre les usines de farines (Moka) | Nor Info

A Nouadhibou, des Ong locales s’insurgent contre les usines de farines (Moka)

lun, 23/05/2022 - 14:39

L’industrie de la farine de poisson, très présente à Nouadhibou, est considérée comme une menace pour les ressources halieutiques, la sécurité alimentaire et l’environnement par plusieurs ONG. Ces dernières saluent ainsi les mesures prises par le gouvernement pour mieux règlementer l'activité. Les industries de transformation du poisson en farine constituent un véritable fléau dénoncé par les populations et les ONG. Après plusieurs mois de protestation des acteurs de la filière et un engagement du gouvernement en faveur d’une application stricte de la réglementation, la situation commence à évoluer positivement. Le président de l’Ong Nouadhibou D’Abord Mr Mansour Ould Brahim Boydaha, le président de l’ONG «Zakia», déplorent une situation qui dure depuis quelques années, avec des usines de farine de poisson dont les propriétaires affrètent des bateaux capables de faire des marées journalières atteignant 400 tonnes et se livrent à une véritable carnage sur les ressources halieutiques. Pour 600.000 tonnes de farine de poisson exportées, il faut multiplier la quantité pêchée et écrasée par 5. C’est pour cette raison que les ONG ont porté plainte à Nouadhibou et à Nouakchott. Et elles envisagent de continuer leur action à l’étranger avec «Greenpeace» et d’autres organisations internationales, pour mette fin définitivement à l’action néfaste des usines de Moka…. Dans ce sens, Cherif Ahmed Chérifou, propriétaire d’une unité industrielle, insiste sur la dimension sociale liée à la nécessité de préserver les emplois de plusieurs dizaines de personnes. Il se réjouit de la reprise des activités au sein de son unité depuis 5 jours, grâce à l’abondance de la ressource halieutique, suite à une application rigoureuse des mesures contre la farine de poisson. Allant dans le même sens, Khattou mint Sidi, employée d'une unité industrielle explique que «c’est grâce à ce travail dans les unités industrielles de poissons que nous gagnons notre vie et entretenons nos familles. La rareté des ressources provoque de graves conséquences économiques et sociales dans notre vie quotidienne.» Enfin, Abdallah Bilal, employé d’une unité industrielle, condamne «l’exportation des ressources halieutiques à travers la farine de poisson pour nourrir des animaux en Turquie et en Europe, alors que les Mauritaniens se retrouvent dans une situation d’insécurité alimentaire».