Le premier jour du procès de l’ex-président et ses co-accusés | Nor Info

Le premier jour du procès de l’ex-président et ses co-accusés

jeu, 26/01/2023 - 09:52

L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz et les 10 co-accusés ont comparu ce mercredi 25 janvier pour la première fois devant la cour chargée de juger les faits en rapport avec des crimes économiques tels que la corruption, l’enrichissement illicite, objet de ce jugement. Ce procès est différemment interprété par les uns et les autres car, selon certains, il est une première dans les annales du pays qui donne la primauté à la lutte contre la gabegie. Pour d’autres c’est du cinéma de mauvais scénarii qui ne mène à rien sinon à empêcher l’ex-président de jouir du droit de faire de la politique. Une forte présence policière était visible aux abords et devant le palais de justice de Nouakchott. Dans la salle d’audience, il y avait Mohamed Ould Abdel Aziz et ses coaccusés, dont deux anciens Premiers ministres, un ex- président de la zone franche de Nouadhibou, plusieurs ministres, des directeurs de sociétés publiques et hommes d’affaires et un huissier de la justice. Ils étaient installés à l’intérieur d’une grille fermée. Le président de la cour a ensuite procédé à l’appel des accusés. La séance du procès a été suspendue quatre fois en huit heures de temps pour cette première journée. Il s’est posé plusieurs problèmes lors de cette première séance : D’abord il fallait trouver des chaises pour la centaine d’avocats présents pour ce procès : 53 du côté de la défense et 47 du côté de la partie civile. Il a fallu retirer des chaises de l’auditoire. Auparavant la séance a été suspendue aux environs de 10 heures, en raison de l’absence de la plupart des avocats, qui ont refusé de se soumettre au contrôle des forces de sécurité, avant d’entrer dans la salle d’audience. Secondo, le débat s’est confiné durant plusieurs heures sur la nécessité ou non de considérer les OSC de se constituer partie civile. Là, le collectif des avocats de l’ancien président, appuyés en cela par les avocats d’autres accusés dans le dossier, s’est opposé à la demande de l’organisation de la société civile. Après les délibérés de la cour celle-ci s’est opposée à la demande formulée par les organisations de la société civile (OSC), pour l’absence de base juridique. Les organisations de la société civile pour la lutte contre la corruption et la gabegie avaient commis deux avocats et demandé leur représentation au tribunal considérant qu’elles étaient la partie civile la plus lésée. Les avocats qui se sont opposés à cette requête ont considéré qu’il n’y a pas de préjudice direct pour ces organisations qui puissent leur permettre d’ester en justice. Signalons que cette première séance du procès s’est achevée à 18 heures sans entrer dans le vif du sujet. D’ailleurs, les avocats de la défense ont posé le problème de la liberté provisoire de leur principal client au lieu de perdre le temps dans d’autres affaires qui ne sont pas essentielles. Celui-ci a déjà passé une nuit dans une cellule individuelle qui lui a provoqué une récidive de son malaise. Les autres co-accusés seraient mis dans de normales conditions d’incarcération. Le procès reprendra ce jeudi 26 janvier à 10 heures et se poursuivra, durant chaque semaine, tous les lundis, les mardis et les mercredis.

Synthèse nordinfo