
Les élections présidentielles qui se sont déroulées le samedi 29 juin ont vu la victoire, non sans contestations de l’un des candidats (ce qui était prévisible), du candidat Mohamed Ould Cheikh Ghazouany, candidat à sa propre succession pour un deuxième mandat à la tête de la présidence de la République.
Les résultats et conséquences immédiates
C’est le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) M Dah Ould Abdel Jelil qui vient d’annoncer les résultats provisoires après que les opérations de dépouillement des suffrages universels de l’élection présidentielle aient fini dimanche 30 juin 2024, en début de soirée. Parmi les 6 candidats en lice contre le président candidat pour un 2e et dernier mandat, un seul candidat s’est élevé, jusqu’à maintenant, contre les résultats de la CENI. Il s’agit de Birame DAH ABEID qui a pu passer victorieux lors de ces élections sur tous les autres candidats au niveau des moughataa de Nouadhibou et Selibaby, les moughataas de Riadh, Sebkha, Dar Naim, à Nouakchott. Mais Birame n’a pas compris qu’il n’a gagné que certaines circonscriptions représentatives, somme toute, mais pas toutes. Et les résultats lui ont donné 22,10 % des suffrages exprimés, soit une augmentation de 4% sur son score de 2019. Soulignons que le taux de participation a atteint finalement selon my Ceni 55,39% soit près de 1.074.208 électeurs sur le 1.939.342. Le président sortant a reçu 56,12% des suffrages suivi par le député et président du mouvement IRA non reconnu Birame Dah Abeid avec 22,10 % des voix. En troisième position, c’est le président du parti Tewassoul Hamady Sid El Moctar avec 12,76% des suffrages exprimés. Les autres candidats n’auront que des miettes des voix des électeurs lors du scrutin du 29 juin : El Id Mohameden Mbareck (3,57%), Mamadou Bocar BA (2,39%), Outouma Soumaré(2,06%), le candidat Mohamed Lemin Mourteji El wavi (1%), soit une augmentation de son ancien score de 0,6 %. Rappelons que des échauffourées ont eu lieu depuis hier dimanche 30 juin entre les forces de l’ordre et des militants de Biram Dah Abeid qui contestent les résultats proclamés par la CENI. D’ores et déjà, plusieurs cadres proches du candidat BIRAM ont été arrêtés entre samedi et lundi 1er juillet. Il s’agit de l’un des proches de Biram, en l’occurrence M.Bakary Tandia qui serait de nationalité américaine mais aussi son porte-parole, lors de ces élections présidentielles, le non moins tonitruant président du mouvement « KAVANA » Yacoub ould Lemrabott. .
L’avis des observateurs
Lors de ces élections, les 8ème depuis les élections de 1991, le groupe des observateurs internationaux et africains a tenu un point de presse, dimanche 30 juin au siège de la CENI à Nouakchott. Le porte-parole des observateurs internationaux, président de l’Organisation RIAMAPAIX , Dr rabbyTrésor a exprimé sa satisfaction, au nom de ses amis, du niveau du rendement de la CENI et des observations qui lui sont parvenues des différents partenaires ainsi que de l’ampleur de la campagne médiatique qui a accompagné les élections , marquées par la transparence et l’honnêteté, selon lui, malgré l’existence de certaines remarques relatives aux mesures organisationnelles.
Quelques insuffisances à résoudre
Selon plusieurs observateurs, ces élections présidentielles qui viennent de se dérouler sans beaucoup de heurts, doivent être améliorées lors des prochaines élections où ces insuffisances doivent trouver des solutions rapidement afin d ’être au diapason des lois et règlements en vigueur : En premier lieu, la non acceptation des non résidents de s’enregistrer dans des lieux où ils ne dépendent pas. C’est contraire à la loi, selon plusieurs juristes, d’accepter d’enregistrer des personnes pour voter dans des zones où ils ne résident pas. En deuxième lieu, les votants ne doivent pas montrer ouvertement le candidat à qui ils ont voté touchant ainsi le secret du vote. C’est aussi contraire à la loi comme c’est le cas aussi et de notoriété que les pouvoirs publics s’opposent souvent aux campagnes de boycott des élections organisées par des forces politiques. En 4ème lieu, la fraude à ciel ouvert en particulier les tierces personnes qui votent avec des cartes d’électeurs ne leur appartenant pas. Enfin, retenons que le président (re)nouvellement élu, doit prendre le taureau par les cornes et lutter, comme il l’a dit, contre la gabegie, et certaines tares récurrentes dans le pays telles que le tribalisme et régionalisme contraires aux lois de la République, tares dont leur éradication est le gage d’une véritable alternance tant recherchée par les forces politiques en présence.
Synthèse A.S alias Weddou
Pour nordinfo
