Une thématique que beaucoup ne comprennent sans doute pas. Et qui gagnerait à être largement explicitée. En tout cas, elle a profondément bouleversé la hiérarchie des ministères du gouvernement. Au point de rétrograder les ministères dits de souveraineté, après 63 ans durant lesquels ils ont tenu le haut du pavé, quasiment les premiers rangs des ministères, pour laisser désormais cette place aux ministères traitant en priorité des sujets relatifs à la jeunesse. Une question reste cependant posée. Qu'entend-on par le terme "jeunesse" ? Et quel est son champ d'application ? Cette thématique devenant le leitmotiv du chef de l'État et du nouveau Gouvernement. Les services de l'État n'offrent pourtant aucune tentative de définition de ce terme. *
1. Définition précise du terme "jeunesse", selon les Nations Unies Je me référerai à la meilleure source possible, celle des Nations Unies. "l’Organisation des Nations Unies considère que le jeune est une personne âgée de 15 à 24 ans. Cette définition, qui est tirée des travaux d’organisation de l'Année internationale de la jeunesse (1985) a été officiellement approuvée par l'Assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 36/28 de 1981. Toutes les statistiques de l'ONU concernant la jeunesse se basent sur cette définition, qui est également utilisée dans les annuaires de statistiques sur les questions de démographie, d'éducation, d'emploi ou de santé publiés par le système des Nations Unies. D’après cette définition, selon laquelle les jeunes sont âgés de 15 à 24 ans, le terme « enfant » désigne par conséquent toute personne âgée de moins de 15 ans."
2. L'exclusion des ministères de l'Education Nationale et de l'Enseignement supérieur de ceux en charge de la jeunesse est contraire à la définition onusienne de la jeunesse Sur la base de cette définition qui n'est pas forcément exclusive, mais qui constitue la meilleure référence pour avoir été approuvée par une Assemblée plénière des Nations Unies depuis 1981, pourquoi l'État mauritanien accorde-t-il un statut super privilégié au ministère de la Formation professionnelle et de l'Artisanat ainsi qu'à celui de la Jeunesse et des Sports en excluant les autres ministères en charge de l'éducation et de l'Enseignement superieur. Et surtout pour quelles raisons exclut-il de ce superprivilège ces deux ministères ci-après : - Celui de l'Education nationale, composé de dizaines de milliers de lycéens dont l'âge correspond au minimum à la tranche 15 a 21 ans ou plus ainsi que des milliers de collégiens dont l'âge est égal ou supérieur à 15 ans. - Celui de l'Enseignement supérieur dont la quasi unanimité des milliers d'étudiants sont compris dans la tranche d'âge 17-24 ans. Ces deux ministères, celui de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur méritent, beaucoup plus que les deux ministères retenus, de figurer en première place des ministères chargés de promouvoir la jeunesse du pays en redoublant d'efforts pour assurer un système éducatif et un enseignement supérieur de qualité. En excluant ces deux ministères clés du champ et de l'étendue du concept de jeunesse, le gouvernement commet une grosse erreur et donne l'impression de négliger leur apport contributif prépondérant à la formation d'une jeunesse bien éduquée et bien formée. Tout citoyen est conscient que sans ces deux ministères clés ce concept de jeunesse se vide totalement de son sens.
3. La notion de jeunes-adultes plutôt tolérée dans les pays développés jusqu'à 30 ans. Cette notion de nature plutôt informelle couvrirait la tranche d'âge de 25 à 30 ans. On pourrait même l'étendre chez nous, sans plus. Les Mauritaniens aiment très souvent réduire leurs âges pour faire plus jeunes. Qu'ils comprennent que passée l'âge de 30 ans, toute jeunesse s'effiloche. Autrement dit, qualifier une personne âgée de plus de 30 ans de jeune ou de jeune-adulte, comme cela est très courant dans nos sociétés, n'est ni correct, ni admissible. Il est même très fréquent de considérer comme jeune un ministre âgé de 35 ans et le présenter comme un symbole de la jeunesse. Cette qualification reste éminemment fausse. Il faudrait désormais s'en convaincre.
Béchir Fall sur FB