Les vicissitudes des 3 journées du procès de la décennie | Nor Info

Les vicissitudes des 3 journées du procès de la décennie

jeu, 02/02/2023 - 17:37

La cinquième audience concernant le procès dit de la décennie accuse et juge pour corruption, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent entre autres, l’ex-président Mohamed O. Abdel Aziz et certains de ses principaux collaborateurs, à savoir deux anciens premiers ministres, des ministres de hauts responsables de l’Etat et un ex-président de la zone franche de Nouadhibou mais aussi des hommes d’affaires et un huissier de justice. Elle a été levée mercredi 1er février sans prendre position à propos des défenses formelles présentées par les avocats de la défense après l’interrogatoire de leurs clients au début de cette semaine. Les audiences reprendront désormais deux jours seulement de la semaine à savoir tous les lundis et mardis de la semaine. Auparavant notons que Lors des journées précédentes, il a été procédé à l’interrogatoire des accusés et la réception des plaidoiries formelles de la part des avocats de la défense. Lors des batailles de défense formelles, les débats sont de nouveau revenus autour de l’article 93 de la constitution, qui garantit, selon les avocats de la défense, l’immunité absolue et éternelle à leur client, ne pouvant être jugé, selon eux, que par la haute cour de justice pour haute trahison. Ce que rejette de l’autre côté les avocats de l’Etat qui se portent partie civile. Des débats juridiques et constitutionnels se sont poursuivis depuis cette audience autour de la question du concept de l’immunité quand doit-elle être absolue ou provisoire. Au niveau des coulisses, les débats entre les avocats soient restés dans le cadre des détails de la loi pénale et constitutionnelle mauritanienne, il n’en demeure pas moins que des débats formels sont apparus, comme par exemple des protestations à propos de la traduction de certains mots ou certaines expressions ou encore le rejet de certaines qualifications à l’endroit du tribunal ou des accusés. L’un des avocats avait demandé à la cour d’imposer à l’avocate libanaise Sandrella Muharij de se couvrir la tête en entrant dans la salle d’audience. Une demande insolite qui n’avait pas sa place. Malgré sa fermeté dans de nombreux cas, le président du tribunal a dû recourir, à certains moments, pour imposer l’ordre dans la salle et empêcher les avocats d’en venir aux mains. Dans d’autres cas il a fait preuve de souplesse laissant aux avocats le soin de mener leurs batailles juridiques. On note aussi que côté des entrées de bon nombre de journalistes et de citoyens dans la salle d’audience, il n’en demeure pas moins qu’aucune image, ni autre matériel audio visuel ne sont sortis de la séance du jugement, ce qui confirme l’efficacité des mesures sécuritaires imposées par les autorités judiciaires dans l’environnement et à l’intérieur du palais de justice. Soulignons aussi que lors de la troisième audience, le sieur Mohamed Bobatt, homme d’affaires de son Etat s’est présenté après son retour de soins à l’étranger. Enfin , il faut noter que bien que l’ex-président se soit déclaré, au début de l’audience comme le représentant de la fondation caritative Errahma, le président du tribunal, lors de l’interrogatoire, a décrit le représentant de celle-ci « absent », elle qui est accusée de blanchiment d’argent. Rendez-vous donc est pris pour lundi prochain 6 février.

Synthèse nordinfo