Le MPEM parle des usines de farine et rassure sur la ressource lors du point de presse hebdo | Nor Info

Le MPEM parle des usines de farine et rassure sur la ressource lors du point de presse hebdo

dim, 10/09/2023 - 15:58

Le ministre des Pêches et de l’économie maritime (MPEM) M. Houceinou LAM a fait jeudi 7 septembre une présentation relative à l’évolution de l’industrie de farine et d’huile de poisson dans le pays. Le ministre a souligné que l’objectif de la création d’une industrie de farine et d’huile de poisson, visait d’abord à valoriser les rejets et rebus des usines de traitement des produits de pêche. Le second objectif était selon lui la hausse des débarquements en Mauritanie des captures de petits pélagiques. Auparavant, ces espèces étaient uniquement exploitées par des flottilles étrangères. Entre 2014 et 2017, le ministre qui fait l’état des lieux, relève un développement anarchique des usines, ( plus d’une vingtaine à Nouadhibou ) dont le débarquement de grandes quantités de petits pélagiques, qui, au lieu d’être mises sur le marché pour la consommation humaine, sont utilisées dans la fabrication de farine de poisson. Cela, poursuit le ministre, a un effet négatif sur l’environnement de la Baie du Lévrier. En effet, des usines rejetaient leurs eaux sans les traiter au préalable, comme le stipule le cahier des charges. De plus, des usines n’avaient pas mis en place des filtres pour réduire les odeurs et fumées qu’elles dégagent dans leur environnement direct. Afin de remédier à ce phénomène, le ministre a déclaré que des mesures ont été prises en 2015. La première consistait au plafonnement à 10.000 tonnes par usine, des quantités de poisson entier à transformer en farine. La disposition prévoit aussi une régression de 15% par an, pendant 4 ans. L’objectif était d’atteindre le seuil de 4.000 tonnes par usine, par an. C’est cette limite qui est en vigueur depuis 2020 a précisé le ministre. Toujours concernant les solutions, le ministre a évoqué l’interdiction de l’usage d’espèces consommées en Mauritanie, telles que le chinchard, sardinelle ronde ou encore le maquereau, pour en faire de la farine de poisson. En plus obligation est faite aux navires de pêche côtière d’avoir un dispositif de conservation du pélagique capturé. La mesure limite la production de la farine aux déchets, rebus et poissons entier impropres à la consommation humaine. Pour aller plus loin, le ministre des Pêches a souligné que depuis 2019, aucune nouvelle autorisation n’a été donnée pour l’ouverture d’une usine. Depuis, les usines ont été sommées de respecter les conditions d’hygiène, notamment en se dotant d’un système de traitement de l’eau avant qu’elle ne soit déversée. Selon le ministre, les efforts se poursuivent, pour surveiller l’activité des 34 usines de transformation de poisson en farine et en huile, dont 25 sont à Nouadhibou et 9 à Nouakchott. Il a annoncé que dans ce lot, 23 usines n’ont pas de ligne de congélation et 10 sont à l’arrêt depuis 2021, suite à une suspension de leur autorisation. La suspension, a dit le ministre, vise à les obliger à se doter d’une ligne de congélation fonctionnelle. L’agrément des 10 usines citées plus haut, sera retiré définitivement si elles ne se conforment pas aux normes établies. Il en est de même pour les autres qui ne respectent les engagements prévus. En outre, le ministre a affirmé que les navires de pêche côtière de petits pélagiques seront tenus d’apporter au débarquement, la totalité de leurs captures dans les conditions qui permettent une consommation humaine. De ce fait, ils devront satisfaire les normes d’hygiène nécessaires pour la conservation à bord desdites captures. D’après le ministre, le secteur produit entre 90 et 94 mille tonnes de farine de poisson avec une valeur de 20 milliards d’ouguiyas. Selon lui, il faut trouver un équilibre pour l’exploitation de la ressource halieutique et sa préservation, car le secteur emploie directement 5 000 personnes 15 000 autres de façon indirecte. Répondant à une question relative à l’échouage de poisson le long des côtes, le ministre a indiqué que les études montrent deux possibilités. La première possibilité est le fait qu’une bactérie attaque les mulets, les décimant par milliers. La seconde, pourrait être liée au déversement d’eaux mal, ou pas assez traitées perturbant ainsi la chimie de l’eau, qui est l’environnement naturel de ces espèces. S’agissant du stock de la société nationale de distribution de poisson, le ministre a rappelé que celui-ci dépend grandement des quantités offertes par les bateaux étrangers et quelques locaux. Environ 2% de leurs captures étaient envoyés à la SNDP. Mais les opérateurs mauritaniens ont arrêté leur contribution, d’où le déficit constaté. Toutefois, le ministre a noté que 430 points de vente existent et fournissent le poisson à des prix subventionnés. Ce chiffre est amené à augmenter afin de couvrir les 10 chefs-lieux d’arrondissement restant.