Après la fin de l’arrêt biologique qui a duré deux mois consécutifs, les pêcheurs artisanaux ont levé les amarres de leurs pirogues dimanche 30 juin à minuit, à quelques heures de l’annonce officielle des résultats des élections présidentielles du 29 juin où le candidat Mohamed Ould Cheikh Ghazouany est annoncé gagnant au 1e tour avec 56,12% des voix. Déjà, durant la journée, le port artisanal est en effervescence suite aux préparations du voyage tant attendu en mer des piroguiers de la pêche artisanale. Ceux-ci ont le privilège exclusif d’avoir accès à la mer avant les autres pendant au moins une semaine de pêche (il y a quelques jours seulement les pêcheurs artisanaux manifestaient pour le retour des 15 jours spécifiés exclusivement jusqu’à au moins 2020 à la pêche artisanale). Les pêches côtière et industrielle doivent attendre. C’est ainsi que des milliers de pêcheurs attendent ce moment pour aller en mer afin de profiter de la pêche du poulpe. Celui-ci est souvent pêché, les premiers jours, en grande quantité et son prix est souvent élevé pouvant atteindre jusqu’à 3500 MRO le kilo. La plupart de ces pêcheurs sont occasionnels et interviennent seulement lorsqu’il y a cette sorte de pêche. Dès qu’elle s’effiloche, ils retournent vers d’autres activités telles le commerce ou l’extraction aurifère. La préparation va bon train pour le départ car les pêcheurs restent en mer pendant plusieurs jours avant le retour ce qui fait qu’il faut prévoir la mise en place des filets de pêches, des pots de poulpe, l’achat des provisions et des produits nécessaires pour la continuité des activités. On note que, malgré les prix exceptionnels du carburant pour encourager les pêcheurs artisanaux, certains demandent leur révision. Le carburant d’une pirogue pour une marée de 5 jours peut aller jusqu’à 40.000 MRU. En outre, les pêcheurs demandent une politique de commercialisation qui va préserver leurs intérêts face des commerçants véreux qui ne cherchent qu’à profiter du produit en minimisant son prix par des actions nocives où la première victime est le pêcheur. Soulignons enfin que le secteur de la pêche artisanale à Nouadhibou recèle près 5000 pirogues qui pêchent le poulpe et fait travailler des dizaines de milliers de pêcheurs artisanaux.
