Depuis octobre 2024, soit près de 50 jours, une grande partie du personnel médical du Centre Hospitalier de Nouadhibou (CHNDB) dit « hôpital espagnol » s’emploie à faire des sit-in, des arrêts de travail voire des grèves généralisées. Ce sont des médecins spécialistes (3), des généralistes (4), des infirmiers d’état ainsi que de simples employés qui veulent attirer l’attention de leur direction et partant leur ministère de tutelle à savoir le Ministère de la santé (M.S) sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail. au niveau du CHNDB où tout manque, selon les mécontents du personnel de santé en grève, pour mener à bien le travail sanitaire au profit des populations. Non seulement, les contestataires manifestent contre l’état du centre hospitalier mais aussi contre la non application de leurs droits ; primes et émoluments sur près de deux ans de travail de nuit comme de jour (gratifications, heures supplémentaires, primes diverses…) que leur direction refuse de leur octroyer. Dans ce contexte, une pédiatre au CHNDB, parmi le groupe transféré qui a participé à une conférence de presse organisée le 22 novembre suite au transfert collectif décidé par le M.S le jeudi 21 novembre a révélé que les moyens ne manquent pas pour régler les problèmes du personnel. Ce docteur, qui est aussi mère de famille, a dénoncé plusieurs anomalies au sein du centre hospitalier : Elle dit que celui-ci fait entrer au moins 40 millions d’UM mensuellement qui proviennent des consultations des malades, ceci sans parler du budget de fonctionnement de l’hôpital. Celle qui ne cache pas son nom et ne mâche pas ses propos a même ajouté que il y a du matériel neuf que la direction ne veut pas mettre en œuvre ni mettre à la disposition du personnel. Les mécontents du centre hospitalier se demandent pourquoi ce pactole ne peut pas régler les problèmes du centre et son personnel. Qu’a-t-on fait de tous ces montants ? se demandent les membres du groupe médical en grève qui regrettent que la seule réponse qu’a trouvé le ministère est de les révoquer vers d’autres lieux, loin de Nouadhibou. Quel gâchis, estiment-ils. Soulignons qu’on se rappelle que ce personnel objet de punition collective a été reçu par le wali le mois dernier mais aucune solution n’a vu le jour à part des promesses. La solution trouvée est de les amener tous à Nouakchott. Une solution qui ne résout pas le problème car les travailleurs la trouvent arbitraire car personne n’en veut ni n’en a exprimé le besoin.
L’avis de la commune
Au cours de sa session ordinaire tenue le 14 novembre à la salle de conférence de la commune, une semaine avant la décision du ministère de transférer collectivement une cinquantaine du personnel médical du CHNDB, le conseil municipal a examiné la situation que traverse le centre hospitalier régional. En effet, cet hôpital est pratiquement hors service depuis le mois d’octobre à cause de la grève. Cette situation a pesé lourd sur la capacité d'accueil des centres de santé de la commune ( no 1 et no 2). La crise a montré l'incapacité du centre des spécialités (hôpital Cuba) à répondre aux besoins des couches vulnérables car les honoraires sont très élevés. Ainsi la majeure partie de la population de la ville aura des difficultés à accéder aux services de cet hôpital qui ne pourrait en aucun cas constituer une alternative. Malgré cette situation, les centres communaux de santé ont pu maintenir des services de qualité grâce à l'attention particulière accordée par la commune à ces services. Tous ces facteurs combinés ont permis d’offrir des services de qualité à moindre coût à la population ciblée, ce qui a atténué considérablement les conséquences de cette crise , évitant de justesse l' imprévisible à savoir l'effondrement du secteur de la santé à Nouadhibou. Compte tenu de ce qui précède, la commune de Nouadhibou lance un appel sincère aux autorités supérieures de l’état à prendre, les mesures nécessaires pour mettre fin à cette situation permettant un retour à la normale. En outre, la commune estime que la satisfaction des revendications du personnel de l'hôpital permettra de créer un climat favorable à la pérennité des services au niveau de l'hôpital. Soulignons que le centre hospitalier de Nouadhibou n’est apparemment pas le seul à revendiquer des droits et des primes non payés. En effet, certains médecins à Atar menacent d’arrêter toute permanence si dans 15 jours leur ministère de tutelle n’améliore pas leurs conditions de travail et ne règle pas les émoluments de permanence et autres primes depuis plus de 5 mois non payés.
L’avis du syndicat des médecins spécialistes
Ce syndicat, dont le siège est à Nouakchott, prenant acte de la décision, a demandé aux autorités sanitaires de revenir immédiatement sur cette décision que ce syndicat considère comme « un transfert arbitraire » du staff sanitaire de la ville de Nouadhibou . Le syndicat menace de mettre en œuvre toute activité reglémentaire pouvant faire escalader l’affaire si le M.S n’annule pas cette décision pour lui arbitraire à l’endroit d’un ensemble de travailleurs qui n’ont fait qu’appliquer les droits que leur octroie les lois du travail. Le syndicat des médecins spécialistes considère que cet acte est une attaque dangereuse aux libertés syndicales d’un groupe médical qui a été au service du CHNDB depuis belle lurette. Ce groupe a travaille avec les moyens de bord avec persévérance, perspicacité, responsabilité malgré les conditions difficiles de travail.
Alors Wait and See
Pour nordinfo
Weddou